Retour à A propos du Haut GEM.

Cahier des charges 2019

Cahier de charges 2019 et ses modèles (source Legifrance) format PDF.

JORF n°0168 du 21 juillet 2019
texte n° 2

Arrêté du 27 juin 2019 fixant le cahier des charges des groupes d’entraide mutuelle en application de l’article L. 14-10-5 du code de l’action sociale et des familles.

NOR : PRMS1917778A

ELI : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2019/6/27/PRMS1917778A/jo/texte

La secrétaire d’état aux personnes handicapées,
Vu le code de l’action sociale et des familles, notamment ses articles L. 114-1-1, L. 114-3 et L. 14-10-5,
Vu le code de la santé publique, notamment son article L. 1431-2,
Vu l’avis du Conseil national consultatif des personnes handicapées en date du 17 juin 2019,
Arrête :

Article 1 En savoir plus sur cet article…

Les groupes d’entraide mutuelle mentionnés aux articles L. 114-1-1 et L. 114-3 du code de l’action sociale et des familles sont soumis aux dispositions du cahier des charges prévu à l’article L. 14-10-5 du même code et annexé au présent arrêté.

Article 2 En savoir plus sur cet article…

L’arrêté du 18 mars 2016 pris pour l’application de l’article L. 14-10-5 du code de l’action sociale et des familles et fixant le cahier des charges des groupes d’entraide mutuelle mentionnés aux articles L. 114-1-1 et L. 114-3 du même code est abrogé.

Article 3 En savoir plus sur cet article…

Le directeur général de la cohésion sociale est chargé de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Annexe.

CAHIER DES CHARGES DES GROUPES D’ENTRAIDE MUTUELLE

Préambule.

Les groupes d’entraide mutuelle (GEM) sont des structures de prévention et de compensation de la restriction de participation à la vie en société. Ils ont été prévus aux articles L. 114-1-1 et L. 114-3 du code de l’action sociale et des familles (CASF), tels qu’ils résultent de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
Ils s’apparentent à des dispositifs d’entraide mutuelle entre pairs, en constituant avant tout un collectif de personnes concernées par des problématiques de santé (1) ou des situations de handicap similaires et souhaitant se soutenir mutuellement dans les difficultés éventuellement rencontrées, notamment en termes d’insertion sociale, professionnelle et citoyenne.
Un comité national de suivi est constitué conjointement par la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) pour contribuer au bon fonctionnement et à l’évolution de ce dispositif.
Il est composé, outre de la DGCS et de la CNSA, de représentants des autres administrations centrales concernées (direction générale de l’organisation des soins, direction générale de la santé) ainsi que des représentants des agences régionales de santé (ARS), des représentants des collectivités locales et des associations représentatives des personnes pour lesquelles ces mesures sont mises en œuvre ou des associations regroupant les personnes membres des GEM.
Les GEM ne constituent pas des structures médico-sociales au sens de l’article L. 312-1 du même code. Leur organisation et leur fonctionnement se différencient à plusieurs titres des établissements et services médico-sociaux. Ainsi, les GEM ne sont pas chargés d’effectuer, comme ces structures, des prestations mises en œuvre par des professionnels (ou par des permanents, comme dans les lieux de vie) et n’ont pas pour mission la prise en charge des personnes. Les GEM n’ont donc pas vocation à se substituer aux prestations issues du secteur médico-social, ni aux entités œuvrant dans le secteur du handicap (2). Cependant, un GEM, composé d’experts d’usage, doit être reconnu comme un acteur à part entière du réseau de son territoire.
Le GEM, qui peut se définir comme un collectif de personnes animées d’un même projet d’entraide, doit s’efforcer d’être une passerelle permettant aux personnes qui le fréquentent de développer une vie sociale satisfaisante, en travaillant par exemple sur le retour ou le maintien dans l’emploi ou le cas échéant, le recours à des soins et à un accompagnement adapté, en visant prioritairement l’autonomisation des adhérents.
A ce titre, son organisation et son fonctionnement doivent être suffisamment souples pour s’adapter dans le temps aux besoins des personnes qui le fréquentent. Il n’en demeure pas moins que de telles réalisations concernant des personnes particulièrement vulnérables ne peuvent être soutenues que si certaines conditions de qualité et de sécurité sont réunies.
A cet effet, dans le cadre du transfert du pilotage et du financement des GEM à la CNSA et aux ARS à compter du 1er janvier 2011, l’article L. 14-10-5 du CASF, tel qu’il résulte de l’article 78 de la loi du 20 décembre 2010 de financement de la sécurité sociale pour 2011, a prévu la rédaction d’un cahier des charges fixé par arrêté du ministre en charge des personnes handicapées. Ce cahier des charges a été défini par arrêté du 13 juillet 2011, modifié par l’arrêté du 18 mars 2016.
Dans le cadre de la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement qui prévoit la création d’un GEM autisme par département, un groupe de travail national réunissant les différents acteurs impliqués dans le fonctionnement des GEM (délégation interministérielle autisme, CNSA, DGCS, ARS, associations représentatives des GEM, personnes autistes) s’est réuni de janvier à mars 2019, et a travaillé à la révision du cahier des charges. Ce travail a été présenté au Comité national de suivi des GEM le 29 mars 2019.
Le cahier des charges, dont le respect conditionne le conventionnement et le financement en tant que GEM au sens notamment de l’article L. 14-10-5 précité, porte sur les principes d’organisation et de fonctionnement des GEM et sur les modalités de conventionnement, de financement et de pilotage par les ARS.

Définition des termes employés
Les mots employés pour désigner les personnes fréquentant les GEM sont variés : usagers, adhérents, membres… Dans un souci de lisibilité et de distinction avec les services ou établissements médico-sociaux, le mot « usager » n’est pas retenu ; le GEM n’étant pas par définition une structure médico-sociale. Les termes « membres » et « adhérents » sont donc utilisés, « membre » renvoyant à toute personne venant au GEM, « adhérent » aux personnes ayant validé leur adhésion à l’association constitutive du GEM. Ces termes désignent cependant bien des personnes ayant une problématique de santé ou des situations de handicap similaires : ce sont bien elles qui doivent constituer et faire vivre le GEM.
I. – Les principes d’organisation et de fonctionnement du groupe d’entraide mutuelle.

Le GEM est une association de personnes partageant la même problématique de santé ou des situations de handicap, dont l’objectif exclusif est de favoriser des temps d’échanges, d’activités et de rencontres susceptibles de créer du lien et de l’entraide mutuelle entre les adhérents.
La fonction première du GEM est de rompre l’isolement et de favoriser le lien social, à l’intérieur comme à l’extérieur du GEM, sur un mode de fonctionnement fondé sur une co-construction par les membres fréquentant le GEM des décisions relatives au GEM.
Cette fonction première vise à favoriser le lien social et la citoyenneté des personnes fréquentant le GEM, avec un objectif de « réhabilitation sociale », soit de reprise de confiance de la personne dans ses potentialités et capacités.

L’association doit être épaulée dans son fonctionnement par un parrain.

A. – Les personnes concernées.

Les personnes susceptibles de fréquenter un GEM sont des adultes que des troubles de santé (1) ou des situations de handicap mettent en situation de vulnérabilité ; l’entraide mutuelle entre personnes ayant vécu ou vivant une expérience similaire est visée. Ce sont des personnes désireuses de rompre leur isolement et de participer aux différents temps d’échanges, d’activités et de rencontres du groupe d’entraide mutuelle. Leur situation leur permet d’envisager un parcours visant une meilleure insertion dans la vie sociale et citoyenne avec l’aide des pairs, des animateurs, et la participation à un collectif de personnes.
Les GEM dont les adhérents sont concernés par un handicap résultant de troubles psychiques, d’un traumatisme crânien ou de toute autre lésion cérébrale acquise, d’un trouble du spectre de l’autisme ou autre trouble du neuro-développement sont éligibles à un conventionnement, dans la mesure où le GEM apparait comme une démarche particulièrement adaptée à leur situation et à leurs besoins.
L’adhésion au GEM ne nécessite pas pour la personne concernée une reconnaissance du handicap par une décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées ou de toute autre instance spécialisée. Il ne peut non plus leur être demandé un certificat médical « validant » l’entrée dans le GEM.
L’accueil de la « grande exclusion », laquelle peut concerner certaines personnes ayant des troubles de santé, n’est pas la vocation du GEM. Toutefois, le fait d’avoir ou non un logement stable ne saurait intervenir de façon discriminante dans la fréquentation d’un GEM. Le GEM peut fonctionner comme une passerelle vers un accompagnement plus adapté.

B. – Le statut d’association et l’autodétermination des membres du GEM.

L’existence de cette association régie par les dispositions de la loi du 1er juillet 1901 (3) relative au contrat d’association est la condition fondamentale dont le respect entraîne le conventionnement du GEM. A défaut d’être acquise d’emblée, la constitution de l’association est un objectif prioritaire du GEM, dont le terme doit être précisé dans le projet porté par les membres et mentionné dans la convention de financement souscrite entre l’ARS et le promoteur du projet.

Même dans cette période transitoire, l’autodétermination des adhérents du GEM doit systématiquement être recherchée, par exemple par la co-signature des adhérents du GEM des documents officiels remis à l’ARS (rapport d’activités, rapport financier…).
A titre indicatif, un délai de deux ans peut être donné pour démarrer une vie associative (mobilisation des adhérents du GEM, participation aux décisions et au fonctionnement du GEM…). Un délai maximum de trois ans doit être respecté pour constituer juridiquement l’association : au-delà, on peut considérer que l’objectif du GEM n’est pas atteint et remettre en cause son financement.

Comme dans toute association relevant de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association, les adhérents du GEM participent de plein droit avec voix délibérative aux assemblées générales, qui doivent permettre de déterminer les grandes orientations du groupe d’entraide mutuelle et constituer des temps d’échanges et d’information pour tous les adhérents. A ce titre, ils élisent les membres du conseil d’administration. Ceux qui sont élus administrateurs participent aux séances du conseil avec voix délibérative.

Les animateurs, les représentants du parrain et le cas échéant les représentants de l’association gestionnaire peuvent participer à ces deux instances en tant qu’invités, éventuellement avec voix consultative.
En revanche, les professionnels du soin ou de la santé au sens large n’ont nullement vocation à participer à ce titre à l’une ou l’autre de ces instances.

B1. – Les obligations et les droits des membres du GEM.

Les personnes qui fréquentent régulièrement un GEM doivent adhérer à l’association selon les modalités précisées dans le règlement intérieur, lequel peut prévoir le versement d’une cotisation.
Un contrat visiteur peut être établi temporairement entre le groupe d’entraide mutuelle et une personne désirant participer aux différents temps d’échanges, d’activités et de rencontres et qui n’a pas encore fait le choix de devenir adhérent de l’association.

L’adhésion au GEM engage la personne à participer selon ses choix et ses possibilités à la vie du groupe dans un esprit d’entraide mutuelle.

L’engagement de la personne au sein du GEM ne doit pas porter atteinte à sa liberté et doit lui laisser la possibilité de se mettre en « retrait » du groupe, voire d’en « démissionner ». Une forme d’engagement peut inclure des contacts réguliers permettant à certains membres qui ne viennent pas ou peu, ayant donné préalablement leur accord, de conserver des liens (appels téléphoniques, courriels, journal interne, invitations au GEM, etc.) et d’éviter ainsi un trop grand isolement.
L’adhérent qui le souhaite peut communiquer le nom d’une personne de confiance, de son médecin traitant ou d’un soignant pouvant être appelé de préférence à tout autre si son état de santé le requiert.

B2. – Le nombre d’adhérents

Il est impossible de définir une norme en la matière ; toutefois, en fonctionnement courant, le nombre d’adhérents du GEM ne doit pas être trop faible au regard des moyens alloués par la convention de financement.
Le seuil maximum est, quant à lui, fonction des locaux (local principal et, le cas échéant, autre[s] lieu[x] d’accueil) dont il dispose et de l’organisation mise en place. Ce dernier point renvoie à la capacité desdits locaux à recevoir simultanément un nombre donné de personnes, en raison notamment de la question des conditions de sécurité des établissements recevant du public (ERP). Il faut en outre prendre en compte le fait que tous les adhérents ne fréquentent pas simultanément et de manière régulière le GEM.

Par ailleurs, le GEM doit être en situation d’accueillir de nouveaux adhérents. L’ouverture du GEM sur la cité et la variabilité dans le temps des attentes et de l’investissement des adhérents dans son fonctionnement doivent favoriser un certain renouvellement des personnes qui le fréquentent et permettre ainsi au groupe d’entraide mutuelle d’accueillir de nouveaux adhérents.
En tout état de cause, ce nombre doit rester compatible avec ce qui fait la spécificité du GEM, à savoir l’entraide mutuelle, qui s’accommode mal avec une fréquentation de masse.
Ces différents éléments concernant la volumétrie doivent être précisés dans le règlement intérieur.

C. – Le parrainage.

Une des conditions à remplir par l’association constituant le GEM pour être conventionnée et financée en tant que GEM est d’avoir le soutien d’un parrain et de conclure une convention de parrainage de manière à faciliter le bon fonctionnement du GEM.
Un modèle de convention de parrainage est joint en annexe 1 au présent arrêté.
Le rôle du parrain consiste à soutenir le GEM dans son fonctionnement associatif avec une position de tiers et de médiateur, notamment en cas de difficultés ou de conflits (internes, entre professionnels et membres du GEM, avec le cas échéant les prestataires de services ou l’association gestionnaire…). Il veille ainsi au respect de l’éthique des GEM, notamment par une mise en œuvre adéquate du cahier des charges, en particulier sur le respect du choix des adhérents du GEM, dans la limite des réglementations en vigueur (droit du travail, règles budgétaires…). Il peut aider le GEM à s’organiser et, en cas de crise, assurer temporairement certaines des missions de l’association, sans toutefois s’y substituer ou la mettre « sous tutelle ».
Cet appui trouve son prolongement dans sa participation de droit, avec voix consultative, aux instances de l’association constituant le GEM.

Le parrain peut être :

– une association d’usagers (patients, ex-patients, personnes handicapées).
– une association ou tout organisme reconnu comme en capacité d’apporter un soutien aux adhérents.
– une association de familles.

L’association remplissant le rôle de parrain doit avoir un champ d’action compatible avec l’action des GEM, et les moyens de remplir sa mission de parrain, telle qu’elle est définie dans la convention (cf. annexe 1).

Dans un souci de clarté des rôles de chacun, le parrain ne peut pas être l’organisme gestionnaire du GEM : les deux activités (parrainage et gestion) ne peuvent donc pas être assurées par le même organisme.

Il peut cependant y avoir une exception pour les GEM accueillant un public traumatisé crânien ou cérébro-lésé, qui se sont organisés sur un modèle où l’association marraine est aussi l’association gestionnaire. Dans ce cas, des conventions de parrainage et de gestion doivent être systématiquement établies, en distinguant bien les deux activités et en prévoyant des possibilités de médiation, inscrites dans les conventions, en cas de conflit entre l’association gestionnaire marraine et le GEM.

Une convention de parrainage est obligatoire pour bien identifier le rôle et les responsabilités de chacun. A cet effet, elle doit formaliser les modalités de l’appui ainsi apporté à l’association constituant le groupe d’entraide mutuelle, avec le souci de favoriser son autonomie tout en lui assurant un soutien et des garanties pour un bon fonctionnement.

D. – Les moyens humains et matériels du groupe d’entraide mutuelle.

Les groupes d’entraide mutuelle peuvent être financés par des subventions versées par l’ARS et/ou par les collectivités locales. Les cofinancements, notamment des collectivités locales, sont encouragés, car ils confortent la dynamique d’implantation locale des GEM. Le soutien des collectivités locales peut également prendre la forme d’une mise à disposition de locaux, de personnels ou de matériels.

La subvention versée par l’ARS aux GEM avec lesquels elle a passé convention vise tout particulièrement à leur permettre de recruter et de rémunérer des animateurs sensibilisés aux problématiques des personnes fréquentant ces GEM et de financer les frais de fonctionnement (charges locatives…).

Les GEM doivent disposer de locaux adaptés à leur objet et bien identifiés et en tout état de cause distincts des lieux de soins ou d’accompagnement médico-social. Les locaux doivent tenir compte des particularités des adhérents, notamment sur le plan sensoriel (4).

L’information et les modes de communication doivent être adaptés aux capacités et au fonctionnement cognitif des membres du GEM.

Pour la gestion administrative et comptable de ces moyens matériels et humains, le GEM peut se faire épauler par des professionnels extérieurs, en particulier dans le cadre de prestations de services.
Si, dans un souci d’optimisation de l’utilisation de moyens, l’appui d’une association gestionnaire de structures est recherché, il est impératif que le GEM concerné fasse l’objet d’une gestion spécifique et distincte.

En outre, le GEM peut solliciter l’aide de personnes bénévoles.

Ces différentes formes d’appui doivent être formalisées par une convention qui précise les différentes tâches et formalités concernées, en particulier lors des prestations de service ou lors de l’appui d’une association gestionnaire : un modèle de convention de gestion est joint en annexe 2 au présent arrêté.

Il est rappelé ici que l’objectif reste prioritairement la gestion directe par le GEM de son activité et de ses moyens humains et matériels. Le GEM peut cependant décider de faire appel à des prestations extérieures notamment pour la gestion des ressources humaines et la gestion financière. Cette décision et ses modalités doivent être actées par les instances officielles du GEM (AG, CA).

D1. – Les animateurs salariés et les personnes bénévoles.

Les animateurs salariés aident les adhérents à s’organiser pour la réalisation de leur projet, ainsi qu’à établir des relations avec l’environnement et les institutions de la cité. Ils les aident à veiller au confort et à la gestion quotidienne du groupe. Ils apportent aux adhérents qui les sollicitent leur écoute, leur avis et leur conseil, mais sans jamais se substituer aux professionnels du soin ou de l’accompagnement auxquels les personnes ont recours en tant que de besoin. Ils peuvent intervenir tant dans les locaux du GEM qu’à l’extérieur, notamment pour la constitution de partenariats avec d’autres institutions.

Un membre du GEM peut devenir animateur salarié d’un GEM, sous réserve qu’il n’en soit pas ou plus adhérent.

Les animateurs doivent pouvoir bénéficier d’actions de soutien en rapport avec leur domaine d’intervention et leurs projets. Ainsi, des analyses de pratique peuvent être utiles pour les salariés et/ou bénévoles des GEM. Des rencontres entre GEM et des journées d’échanges et d’information peuvent également y contribuer. En tout état de cause, chaque GEM décide des actions susceptibles d’être suivies à son niveau et ne saurait être contraint de participer à quelque action ou initiative que ce soit et de la financer.

Les animateurs salariés du GEM peuvent être épaulés par des bénévoles. Les principes des interventions des personnes bénévoles doivent être précisés dans le règlement intérieur du GEM. Des conventions individuelles avec chaque bénévole peuvent ensuite préciser la nature et la durée de leurs interventions.

Le nombre d’animateurs salariés, et, le cas échéant, de bénévoles dépend du projet du groupe d’entraide mutuelle, de son organisation, du nombre d’adhérents et des financements alloués au GEM. Ainsi, le nombre de salariés, qui souvent ne dépasse pas deux équivalents temps plein, pourra être revu à la hausse selon les budgets disponibles, notamment lors de co-financements, ou en cas de mise à disponibilité de personnels.

S’il est possible, le recrutement de minimum deux salariés (y compris à temps partiel) facilite les échanges entre animateurs et la structuration de l’activité des GEM.

Il est rappelé que les animateurs salariés doivent avoir, comme tout salarié, une fiche de poste décrivant leurs missions au sein du GEM. Un modèle de fiche de poste, à adapter selon les besoins de chaque GEM, est joint en annexe 3 du présent cahier des charges.

D2. – Les moyens matériels.

Le groupe dispose de moyens financiers et matériels qui lui sont propres. Ils sont essentiellement constitués par des subventions, le produit des cotisations des adhérents, des locaux et des matériels d’équipement.

Le GEM doit disposer d’un local suffisamment grand et aussi accessible que possible pour les personnes qui souhaitent le fréquenter. A cet effet, les implantations en centre-ville et, de préférence, en rez-de-chaussée voire, à défaut, sur un site d’accès aisé pour tous, doivent être privilégiées. En tant qu’association régie par la loi de 1901, le groupe d’entraide mutuelle doit s’assurer que son local répond aux normes des établissements recevant du public (ERP) et souscrire les assurances correspondantes.

Les horaires d’ouverture du GEM doivent permettre de répondre aux attentes des adhérents. Les plages d’accueil proposées, d’au moins trente-cinq heures hebdomadaires, doivent être adaptées et permettre un accès au local notamment l’après-midi, voire en soirée. Ces plages doivent comporter au moins deux fois par mois une ouverture le samedi et/ou le dimanche. Ces plages d’ouverture s’entendent aussi lorsque le GEM effectue des activités à l’extérieur du GEM, avec ses adhérents (le GEM est alors considéré comme « ouvert »). Elles ne sont pas nécessairement conditionnées à la présence des animateurs salariés. En effet, les adhérents du GEM doivent pouvoir fréquenter celui-ci en dehors de la présence d’un animateur, dans un contexte de recherche d’autonomisation et d’entraide mutuelle.

E. – Les relations entre acteurs à l’intérieur du groupe d’entraide mutuelle.

Elles doivent suivre les exigences de la loi de 1901sur les associations. L’assemblée générale définit les grandes orientations du GEM qui sont mises en œuvre ultérieurement par les instances élues (conseil d’administration, bureau).
Ainsi, toutes les décisions significatives et structurantes pour le GEM (notamment : postes les plus importants du budget, investissements, conventions, embauches) doivent être prises par le conseil d’administration en y associant, dans le respect de la loi précitée, les autres adhérents non membres du conseil et les animateurs dans un souci de transparence, d’échanges et de cohésion du groupe.
Les décisions concernant la vie quotidienne du groupe d’entraide mutuelle sont prises collectivement par tous les adhérents.
La charte, le règlement intérieur, le contrat d’adhésion, le contrat visiteur (le cas échéant), qui sont autant de documents qui favorisent le respect du contrat collectif et la cohésion du groupe, doivent être clairs, concis et explicités pour être compris et partagés par tous.
Le règlement intérieur du GEM, qui est élaboré en commun par les adhérents, doit notamment comporter des indications sur les modalités :

– de fonctionnement et d’ouverture du GEM : local, horaires, définition des activités proposées, temps et modalités d’intervention des bénévoles, etc.
– de participation de l’ensemble des membres du GEM.
– d’accueil de nouveaux membres dans le GEM.
– d’accueil et de participation des bénévoles ainsi que des accompagnants et des proches des membres du GEM, notamment lors de journées ou de festivités organisées par les adhérents.
– de mise en retrait et de « sortie » du GEM.
– d’exclusion temporaire ou définitive du GEM.

Le contenu du règlement intérieur doit être clairement explicité, en évitant toute situation pouvant porter atteinte aux droits et libertés des membres du GEM. Il convient notamment de garantir au mieux la liberté des personnes en veillant à les associer aux décisions les concernant et en prohibant toutes clauses ou pratiques abusives.

F. – Les différents partenariats avec l’environnement institutionnel et socio-économique.

Ces partenariats sont essentiels et témoignent de l’esprit d’ouverture vers la cité qui doit caractériser la démarche d’entraide mutuelle entre des personnes vulnérables mais désireuses d’aller vers plus d’autonomie.

Leur intensité est variable selon l’institution concernée et le souhait des adhérents doit être déterminant à ce niveau. La mise en œuvre du partenariat peut se faire selon plusieurs modalités : signature d’une convention, connaissance mutuelle, accompagnement entre membres du GEM vers telle structure. Cet accompagnement par les pairs dans une structure partenaire peut en effet encourager les membres du GEM à fréquenter les dispositifs de droit commun.
Le partenariat vise également différents champs : les champs spécialisés dans l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité (partenariat avec les structures de soins, d’accompagnement médico-social, d’insertion socio-professionnelle, la MDPH…) mais également, et de façon aussi importante, les champs de la vie sociale et culturelle (partenariat avec la commune d’implantation, le milieu associatif…).

Le partenariat avec la commune d’implantation et/ou les collectivités locales du groupe d’entraide mutuelle
Le partenariat avec la commune d’implantation du GEM est indispensable et l’implication des élus locaux doit être systématiquement recherchée dans le but d’une plus grande sensibilisation de la population aux problématiques des personnes adhérentes du GEM. Le partenariat avec la commune incarne l’implantation du GEM sur son territoire et sa fonction d’insertion dans la cité ; il apparaît donc comme fondamental.

Ce partenariat peut permettre aux GEM de bénéficier d’un soutien financier direct ou indirect complémentaire de la part de leur commune d’implantation. Il est de nature aussi à faciliter les démarches administratives des adhérents et à développer leur participation à la mise en œuvre de campagnes d’information et de sensibilisation dans la cité ou de programmes spécifiques grâce à un réseau de partenaires au sein des collectivités et établissements publics territoriaux.
Ce partenariat de proximité peut par ailleurs être élargi au département et à la région du ressort géographique du GEM.

Le partenariat avec le milieu associatif.

La lutte contre la solitude et la création d’un lien social constituant le fondement même du GEM, il importe de rechercher et de développer le partenariat avec le milieu associatif local afin de donner tout son sens au projet d’entraide mutuelle dans ses dimensions sociale, culturelle et de loisirs. Ainsi, une des missions du GEM peut être, selon les souhaits des adhérents, de favoriser l’accès des membres aux activités culturelles et sportives de la ville. Cette facilité d’accès peut être traduite par des conventions de partenariat entre le GEM et les différentes associations de loisirs.
La recherche de liens avec des GEM proches géographiquement est également souhaitable : un partenariat inter-GEM peut se mettre en place dans un esprit d’échanges et de collaboration (échange d’information, formations partagées…) entre les membres des différents GEM. Ce partenariat ne doit cependant pas amener les GEM à ne fréquenter que des endroits « spécialisés » dans l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité : le partenariat avec le droit commun doit être systématiquement encouragé.

Le partenariat avec les acteurs de l’offre de soins et d’accompagnement.

Il est recommandé que le GEM établisse des relations avec les acteurs de l’offre de soins et d’accompagnement concernés et formaliser autant que possible ces relations par convention, afin de faciliter l’accès des adhérents aux soins voire à un accompagnement, notamment en cas d’urgence.
Il est utile, pour les adhérents du GEM comme pour les animateurs, de connaître les dispositions arrêtées par ces acteurs concernant la conduite à tenir, comme les services et professionnels à consulter ou à alerter en cas d’incident ou de situation imprévue pouvant mettre en difficulté le fonctionnement du GEM.

Il est également souhaitable que le GEM dispose d’un carnet d’adresses-ressources pour des soins de base, avec des coordonnées notamment : de médecins généralistes, de centres de santé et de cabinets dentaires. Ce « minimum » peut s’avérer essentiel pour le quotidien des adhérents du GEM en leur facilitant ainsi un accès au « droit commun », comme tous les autres citoyens.
De même, il est souhaitable que l’offre d’accompagnement médico-social, avec entre autres les services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) et les services d’accompagnement médico-sociaux pour adultes handicapés (SAMSAH), soit connue des adhérents et que des liens de partenariat puissent éventuellement être noués avec ces services lorsqu’ils existent.
Pour certains GEM, créés avec l’appui d’établissements de santé et/ou d’associations gestionnaires de SAVS ou de SAMSAH, il importe que ce partenariat s’élabore dans la clarté entre la structure de soins et/ou d’accompagnement et le GEM. En outre, pour éviter toute confusion, il est souhaitable que le GEM ne partage pas les mêmes locaux ni le personnel avec la structure partenaire. Si tel est le cas, des locaux et des personnes salariées (animateurs) doivent être clairement identifiés comme étant spécifiquement à la disposition du GEM.
Le partenariat avec les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle
D’autres relations peuvent également être envisagées avec différents organismes, essentiellement dans un souci d’information des adhérents du groupe sur les services auxquels ils peuvent avoir recours, et par exemple dans une perspective d’appui au maintien ou au retour vers l’emploi (organisme de logement social, caisse d’allocations familiales, agence de Pôle emploi, mission locale, etc.).

Le partenariat avec la maison départementale des personnes handicapées.

Il est souhaitable que des liens puissent être établis avec les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et leurs antennes locales, par exemple à l’occasion d’invitations de celles-ci à des journées portes ouvertes, afin de permettre aux personnes qui le souhaitent d’accéder plus aisément à leurs services. Réciproquement, un partenariat peut s’établir permettant à la MDPH de mieux sensibiliser son personnel et ses propres partenaires à la spécificité des personnes adhérentes du GEM, en particulier par leur intervention directe dans des actions organisées par la MDPH.

II. – Les modalités de conventionnement, de financement et de pilotage des groupes d’entraide mutuelle par les services territoriaux de l’État (ARS).
A. – Le conventionnement et le financement des groupes d’entraide mutuelle.

Pour être conventionnées, les associations constituées en GEM, doivent respecter le présent cahier des charges et les règles nationales et communautaires relatives aux demandes de subventions auprès de l’État. A cet effet, elles doivent renseigner et transmettre aux services de l’ARS le formulaire CERFA (5) en vigueur. Ce formulaire doit être transmis chaque année, qu’il s’agisse d’une première demande ou d’un renouvellement de subvention et que l’association bénéficie ou non d’une convention pluriannuelle de financement.
Conformément à cette réglementation, l’association doit notamment fournir pour chaque exercice budgétaire les documents suivants :
– un bilan financier (tableau de synthèse et données chiffrées) ;
– un bilan qualitatif de la ou des actions réalisées.

Dans le cas où l’association constituant le GEM n’est pas gestionnaire, ces documents doivent cependant être co-signés par le GEM et l’organisme gestionnaire.

La convention de financement est signée entre l’association constitutive du GEM et l’ARS. A titre dérogatoire, si l’association n’est pas constituée, elle peut être signée par le promoteur du projet ou l’organisme gestionnaire pour une durée déterminée et dûment mentionnée.
La convention peut revêtir un caractère pluriannuel, cette faculté étant laissée à l’appréciation des services de l’ARS. La convention pluriannuelle assure cependant une inscription du GEM dans la durée, et peut faciliter certaines de ses démarches (contrat de location…). Le financement des GEM reste toutefois annuel, et soumis aux crédits disponibles des ARS.
Un modèle de convention annuelle ou pluriannuelle est joint en annexe 4 du présent arrêté.
Outre les éléments spécifiquement demandés dans le cadre du formulaire CERFA précité, le dossier permanent du GEM auprès de l’ARS doit comporter :

– le compte rendu de la dernière assemblée générale.
– la convention de parrainage (avec dispense possible à titre dérogatoire et pour un temps fixé d’un commun accord si l’association des membres du GEM n’est pas encore constituée). Pour rappel, le délai de la constitution d’association des membres du GEM ne peut pas excéder trois ans.
– le cas échéant, la convention de gestion ou de prestations de service décrivant les modalités de délégation de gestion.
– les conventions de partenariat.
– le règlement intérieur.
– un exemplaire du contrat d’adhésion et du contrat visiteur.
– une note développant l’aspect qualitatif de l’action du GEM, ses réussites, ses difficultés et ses perspectives.
– les caractéristiques du lieu d’accueil et le contrat de bail afférent.

Toute modification d’un de ces documents doit être transmise dans les meilleurs délais par le GEM à l’ARS.

Sur la base de l’ensemble de ces éléments, la subvention accordée au GEM est déterminée en fonction des besoins réellement constatés et dans le cadre d’une enveloppe limitative.
Par ailleurs et à leur propre initiative, les GEM peuvent transmettre tout document ou information complémentaire qui leur paraît utile de porter à la connaissance des services de l’ARS.
Enfin, le GEM a l’obligation d’informer les ARS en cas de changements significatifs en cours d’exercice portant sur un ou plusieurs des éléments suivants :

– organisme de parrainage.
– organisation relative à la gestion du GEM (changement ou arrêt de l’organisme gestionnaire, modification significative de la prestation de services…).
– statuts.
– organes statutaires.
– charges financières ;
– personnels salariés (animateurs).
– partenariat(s).

B. – Le pilotage du dispositif.

Pour faciliter le pilotage de ce dispositif, et notamment pour permettre d’en apprécier la mise en œuvre sur le plan quantitatif et qualitatif dans le cadre d’un bilan national annuel réalisé par la CNSA, les informations et données suivantes devront être transmises à l’ARS avant le 28 février de l’année n+1 (pour le bilan de l’année n) :

– la dénomination et le lieu d’implantation du GEM.
– le nombre total d’adhérents au 31 décembre de l’année précédant celle de la demande de nouvelle subvention et le nombre de personnes supplémentaires ayant adhéré dans l’année de référence.
– les caractéristiques du lieu d’accueil avec, entre autres, le contrat de bail et l’état des lieux.
– le nombre d’animateurs salariés (en équivalents temps plein), avec les fonctions exercées et leurs qualifications, le nombre d’animateurs bénévoles, avec les fonctions exercées et leurs qualifications.
– les jours et horaires d’ouverture du local.
– les activités réalisées et celles qui sont envisagées.

Ces données font l’objet d’un tableau, dont le modèle est joint en annexe 5.
En outre, les agents des services de l’ARS peuvent, après en avoir informé le GEM concerné, effectuer une visite de ses locaux. Ces visites ont pour objet d’échanger avec les membres adhérents et les animateurs du GEM et d’apprécier ses modalités d’organisation et de fonctionnement, en conformité avec le présent cahier des charges. Ces visites sont encouragées, dans la mesure où elles facilitent une connaissance concrète des différents GEM sur un même territoire. De même, l’ARS peut, si elle le souhaite, organiser des réunions inter GEM.

(1) Le terme santé s’entend dans sa globalité au sens de l’Organisation mondiale de la santé : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental, et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »
(2) Par exemple : Cap emploi.
(3) Ou 1908 au titre des particularités des associations d’Alsace-Moselle.
(4) Exemple : acoustique, lumière…
(5) (2) Formulaire CERFA n° 12156*03 disponible sur :
https://www.service-public.fr/associations/vosdroits/R1271